Dans le même temps, les forces capitalistes et autoritaires continuent leur folle fuite en avant. Comment peut-on rester aveugle à l’évidence ? Nos écosystèmes se dérèglent et s’effondrent sous nos yeux. La planète continue de bouillir et de brûler. Sous nos yeux s’enchaînent déjà les tempêtes, les tornades, les inondations, les glaciers qui disparaissent et les océans toujours plus chauds et plus acides.

Dans le même temps, le gouvernement poursuit la casse des droits sociaux et organise une société dans laquelle nous serions toutes et tous en compétition les un.e.s contre les autres, pour le seul profit des plus riches. Un gouvernement qui n’hésite plus à mutiler, réprimer brutalement toutes celles et ceux qui s’opposent au funeste projet politique macroniste.
La destruction du vivant et de toute forme de solidarité et de protection sociale participe du même projet, c’est la même logique qui est à l’oeuvre.

L’inventaire des destructions en cours est si long et dramatique que nous refusons d’en faire la liste ici.

Car nos luttes et nos résistances sont vives, et porteuses de bouleversements profonds, qui nous poussent malgré tout à garder espoir. C’était le coeur des Résistantes : montrer la richesse et la force de nos luttes. De nos résistances, qui foisonnent partout pour empêcher les destructions de nos droits et de nos conditions de vie, de la vie elle-même. Nous avons rassemblé nos luttes, et organisé leurs rencontres, pour des futurs vivables et vivants, solidaires et humains.

Ce mouvement est une lame de fond qui dépasse largement les quelque 7 000 personnes parmi les plus engagées qui se sont déplacées sur le plateau du Larzac.

C’est le mouvement de plus de 30 000 personnes qui étaient à Sainte-Soline pour s’interposer physiquement aux méga-bassines, sous le feu nourri de la violence d’Etat.

C’est le mouvement de 600 luttes de territoire, où des habitant-e-s et parfois des villages entiers se lèvent contre le bétonnage de leurs terres, contre des projets absurdes et imposés.

C’est le mouvement de dizaines de milliers de paysannes et de paysans, qui résistent, qui refusent un modèle agricole qui les broie, des paysannes et paysans qui façonnent d’autres façons de nourrir le monde et prendre soin de la Terre.

C’est aussi le mouvement des 3,5 millions de françaises et français qui ont marché contre la réforme des retraites, et de toutes les personnes encore plus nombreuses qui refusent le recul de nos droits et de nos conditions de vie sur l’autel de la sacro-sainte croissance.

C’est aussi le mouvement de celles et ceux qui se révoltent contre les violences et l’arbitraire de la police, qui en ont assez de subir l’exclusion et la discrimination, qui sont les premières victimes du racisme d’Etat. C’est le mouvement de celles et ceux qui se sont révoltés à la fin du mois de Juin après le meurtre de Nahel et qiu demandent justice pour Nahel, pour Hedi, pour Steve, pour Mohammed, pour Babacar, et pour toutes les victimes de violences policières.

C’est le mouvement de celles et ceux qui ne se résolvent pas à ce que la Méditerrannée deviennent un cimetière humain, qui aspirent à faire tomber les murs de la forteresse Europe pour construire des ponts. De celles et ceux qui ne se résignent pas à voir l’extrême droite progresser et gangrener notre vie politique.

C’est un mouvement mondial, et nous sommes solidaires de celles et ceux qui partagent les mêmes aspirations partout dans le monde et qui, en retour, est renforcé par leur soutien sans cesse renouvelé.

C’est un mouvement qui grandit et s’enrichit chaque jour, qui est fort de toutes et tous ceux qui continuent à nous rejoindre, de celles et ceux qui nous rejoindront dans les temps qui viennent.

Ce mouvement est riche de sa diversité. Il n’est pas uniforme, mais nous avançons ensemble et transformons nos divergences en force. Nous assumons nos différences et nos désaccords, comme nous l’avons montré ici aux Résistantes Mais face à l’ampleur et la gravité de l’offensive que nous subissons toutes et tous, faire bloc et riposter globalement est une nécessité que nous partageons.

Nous prévoyons donc d’ores et déjà une série de mobilisations, des dizaines qui seront massives et déterminées, comme un pied de nez à celles et ceux qui pensent stopper un mouvement et une colère légitimes à coups de décrets, de murs de CRS et de harcèlement judiciaire

Nous continuerons de nous battre ensemble pour ce qui nous rassemble dans les rues comme dans les champs et les zones humides, partout où ce sera nécessaire : occuper, manifester, agir, désobéir. Faisons bloc contre les tempêtes néolibérales, capitalistes et répressives.

Enfin, nous voulons dire que nous ne savons pas ce que les Résistantes vont produire.
La suite elle dépend de vous, de nous, de notre capacité collective à inventer, à être des milliers d’organisateurs. Il n’y a pas de responsable, nous sommes tous responsables comme nous le disons en action.
Et c’est ce qui nous donne la confiance totale que la suite de nos luttes sera fourmillante, joyeuse, débordante et déterminée, de tous les côtés.

Merci d’avoir été là, merci de résister, à très vite pour la suite !