Crédits : photos et textes proviennent de la page Stop Amazon 76

Le combat mené pour Rouen a payé. Comme dans 3 autres villes, le géant a remballé son projet écocide et esclavagiste! Merci aux centaines d’habitants qui nous ont apporté un soutien indéfectible, ainsi qu’aux élu.e.s de la Métropole. Nous poursuivrons notre lutte contre tout projet en Normandie comme partout en France.
Entrepôt XXL. Amazon renonce à s’installer à Petit-Couronne, près de Rouen
Le maire de Petit-Couronne a rendu public jeudi 24 mars 2022 un courrier de Gazeley, la société devant aménager un entrepôt de 160 000 m² pour accueillir Amazon, annonçant son retrait. Il a exprimé sa profonde déception lors du conseil municipal.
Joël Bigot, maire de Petit-Couronne, avait jeudi soir, 24 mars, de ses propres mots «la mine des mauvais jours»
« En deux mots, Amazon, c’est fini. » Joël Bigot a pris de court son auditoire jeudi 24 mars 2022 au moment de clôturer le conseil municipal de Petit-Couronne. Le maire socialiste s’est lancé dans une lecture solennelle d’un courrier recommandé reçue la veille. Elle est signée de Gazeley, la société chargée d’aménager un entrepôt de plus de 160 000 m² sur le site de l’ancienne raffinerie Petroplus, « entre nous, la parcelle destinée à Amazon », glisse l’élu, l’information étant éventée de longue date. Avant de prêter sa voix à l’expéditeur de la missive explosive. « Agissant pour le compte de la société Gazeley Magenta, je vous informe que je souhaite demander le retrait de ce permis de construire qui a été autorisé. Le projet de construction visé ne sera finalement pas réalisé. Voilà. En deux mots, Amazon c’est fini », conclut, dépité Joël Bigot, qui a défendu depuis le premier jour ce projet promettant quelque 1 800 emplois au plus fort de l’activité. Des emplois peu qualifiés certes mais qui auraient profité à des habitants nombreux à ne pas avoir « beaucoup de qualifications et qui seraient heureux d’avoir ce genre d’emplois. »
L’opposition à cet entrepôt XXL avait su se rendre très audible. La Ville de Rouen et la Métropole avaient chacune voté une motion en 2020 contre cette implantation, tandis que les associations très mobilisées étaient désormais rodées après des précédents en France qui avaient vu Amazon se retirer. Leader mondial du e-commerce, le géant américain concentrait toutes les critiques. À Petit-Couronne, son arrivée aurait généré un important trafic routier de poids lourds pour gérer quelque 300 000 colis quotidiennement.
« J’en veux à tous ces bien-pensants »

 

« J’ai croisé personne qui était un anti-Amazon primaire, tranche Joël Bigot en parlant de ces concitoyens couronnais. À cette heure, je n’ai pas les responsabilités de tout le monde mais je les aurai un jour. Ce soir, j’en veux à tous ceux qui se sont opposés ou qui s’opposent encore pour des raisons idéologiques ou philosophiques à ce projet. Je respecte ceux qui ont émis des remarques au niveau de la sécurité. Le préfet avait pris les choses en main avec le Sdis. Par contre, j’en veux aux associations, notamment aux Amis de la Terre qui ont déposé [en 2021, NDLR] un recours gracieux puis un recours contentieux contre mon permis de construire et contre l’autorisation environnementale. Ce soir, j’en veux à tous ceux qui ont tout fait pour discréditer notre territoire pour lequel nous nous battons », poursuit-il en critiquant vertement les médias Mediapart et Le Poulpe qui ont consacré récemment une enquête dénonçant des manquements dans la dépollution du site par la société Valgo.
Avant de se lancer dans un vif plaidoyer pour une société qui se devrait de vivre avec son temps. « J’en veux aussi à tous ces bien-pensants qui nous disent tout ce que l’on doit boire, tout ce que l’on doit manger, tout ce que l’on doit acheter. Et comment on doit l’acheter. Comme si les gens n’avaient plus de cerveau pour réfléchir. La Terre elle tourne, on n’achète pas aujourd’hui comme on achetait il y a cinquante ans ou il y a vingt ans. Ce soir, j’en veux à tous ces économistes de pacotille qui sortent des chiffres qui ne tiennent pas compte de tout l’écosystème du e-commerce. On a un projet qui tenait la route. Réhabiliter une friche industrielle, ça ne devrait même pas soulever de débat. »
« Gardons espoir car il n’y a pas que Amazon. Mais ça m’étonnerait qu’il y ait d’autres projets qui amènent autant d’emplois. »
La suite ? Amazon qui entend s’implanter en Normandie va chercher un autre site.