Un récit à lire sur la page des Soulèvements de la Terre, un autre sur Rebellyon.info

Plus de 2000 personnes ont manifesté samedi 5 mars non loin du siège de Bayer Monsanto à Lyon après 2 actions de blocage et d’intrusion sur des sites Seveso de l’agro-chimie dans la périphérie lyonnaise.
Cette manifestation appelée par les Soulèvements de la Terre, La confédération paysanne, des groupes locaux d’Extinction Rebellyon ou Youth For Climate et bien d’autres visait à venir signifier directement à l’une des multinationales les plus notoirement écocidaires de la planète qu’il est grand temps qu’elle disparaisse. La manifestation s’est déployée en fanfare, chorales, tags et slogans le long des quais avec la présence visible de nombreuses luttes locales qui ont marqué la 1ère année des Soulèvements de la terre : des protecteurs-trices du bocage de St-Colomban au militant.es de Haute-Loire contre la RN88, des jardins des vaîtes qui occuperont prochainement de nouvelles terres aux anti-méga-Bassines que nous rejoindront massivement à la fin du mois lors du printemps maraîchin.

©Soulèvements de la Terre

Les tentatives d’aller au pied du siège national de Bayer-Monsanto en fin d’après-midi ont donné lieu à quelques frottements embrumés et remuants avec le déploiement policier massif diligenté par la Préfecture pour protéger le monstre de l’agro-chimie. Mais les faucheurs.euses, paysan.nes, militant.es du climat, autonomes, habitant.es de territoires en lutte et autres zads regroupés dans les soulèvements de la Terre avaient décidé de prendre de l’avance sur le dispositif préfectoral.
Dès vendredi soir, le site chimique Seveso de BASF (69) à Genay avait été paralysé pendant plusieurs heures par des Faucheurs Volontaires qui s’y étaient introduit en découpant le grillage pendant que 80 autres bloquaient l’entrée du site. Il y avait trouvé, entre autre, du Fipronil – insecticide interdit depuis de nombreuses années et nocif aux abeilles.
Ce samedi matin, des faucheurs volontaires se sont postés de nouveau sans crier gare devant l’entrée du site Seveso de production de pesticide Bayer-Monsanto de Lima à Villefranche sur Saône. Cette fois, des centaines de manifestant.es en combinaison blanche les ont rejoint depuis différentes directions. La veille et après cette première action, la Préfecture avait pris un arrêté interdisant toute manifestation dans les secteurs des différents sites de Monsanto-Bayer dans la région. Des effectifs de police avaient donc été déployé préventivement partout autour de celui de Villefranche et dans les alentours. Mais ils ont été débordé. Les forces de l’ordre n’ont pas hésité à tirer des gaz lacrymogènes et des flashball sur les manifestant.es à leur approche du site Seveso. Ceux-ci ont néanmoins tenté d’y pénétrer de diverses manières. Pendant que des cortèges étaient sur les rails de la voie ferrée, d’autres ont fait tomber des grilles du site, ont érigé des barricades ou défilé un peu plus loin dans le centre ville. La production du site a été mise à l’arrêt ce samedi matin ! Celui-ci produit 35000 tonnes par an de pesticides et fongicides prêt a empoisonner la terre. Chaque semaine, 150 camions chargés partent pour l’europe entière deverser leur poudres mortiféres dans les sols.

©Soulèvements de la Terre

Au cours de la journée, Bayer-Monsanto s’est vanté d’être « en interaction avec plusieurs ong » mais mis en avant que le mode d’action « utilisé par les soulèvements de la terre ne laisse aucune place au dialogue ». Effectivement, des décennies d’agent orange, d’ogms, de glyphosate et un regard rapide sur l’état critique de la planète nous suffisent amplement pour considérer qu’il n’y a aucun dialogue à entamer ni à reprendre avec Bayer Monsanto. Il faut purement et simplement les désarmer, il faut qu’ils sen aillent !
Rappelons que depuis plusieurs semaines une campagne d’action contre Bayer-Monsanto avait été lancée à l’échelle nationale sous le mot d’ordre « Bye Bye Bayer – Ciao Monsanto« . Celle-ci va se poursuivre avec plus de détermination encore après ces journées de convergence lyonnaise.
Pourquoi neutraliser/désarmer enfin Bayer-Monsanto ?
L’agriculture industrielle, chimique et génétiquement modifiée de Bayer-Monsanto est une impasse écologique, sanitaire et sociale. Bayer-Monsanto la suffisamment démontré : la firme ne respecte pas le vivant. Guidée par le gain, ses recherches en biotechnologies sont un danger. L’entreprise qui a pensé les OGM Terminator n’est pas une solution au réchauffement climatique avec ses OGM « climate-ready ». Il faut fermer ses laboratoires. Sa production continue de glyphosate est écocidaire : nous devons arrêter ses usines.
Bayer comme Monsanto se sont illustré par le passé dans leur participation aux pires horreurs de la guerre : du zyklon B à l’agent orange, leur industrie duale civile/militaire est mortifère.
Alors que l’horreur des conflits militaires vient dédoubler la guerre menée contre le vivant, laisser en activité cette multinationale est un crime que nos générations ne doivent pas commettre.
Bayer-Monsanto ne nous aura rien épargné. Dénoncée, la firme ne s’arrête pas. Condamnée, elle s’acquitte des amendes comme d’une simple formalité. Face à l’inertie politique, il faut agir. C’est aux audacieux de désarmer, en acte, cette multinationale.
Il est l’heure de protéger ce que Bayer-Monsanto n’a pas encore détruit et de soigner ce qui peut l’être. Il est temps de laisser place à l’agro-écologie et aux communs, contre l’accaparement des terres par l’agriculture industrielle.