Construisons des résistances locales à l’extrême droite
Vous le savez sans doute, l’extrême droite est aujourd’hui aux portes du pouvoir. Les appels à la mobilisation générale et au front populaire se multiplient déjà dans tous les sens… Grandes marches dans les métropoles, réunions et assemblées générales aux diverses bourses du travail, les appels à faire nombre, à se rassembler sont déjà partout sur nos réseaux militants et dans les médias amis.
Retrouvez et référencez l’ensemble des événements pour faire front contre l’extrême droite sur notre cartographie participative Résistances Locales 2024.
Mais est ce suffisant ? N’est ce pas ce que nous avons fait à chaque fois ? Cela nous permet-il de construire sur le long terme plus qu’un sursaut mais bien une alternative viable à l’extrême droite ?
Loin de nous l’idée de critiquer rassemblements et initiatives de masse, ils sont précieux, nous permettent de nous sentir moins seul•es face à la situation, de nous organiser et d’initier de nombreuses actions, mais cette fois, ils sont certainement insuffisants.
C’est dans les campagnes que l’extrême droite fait ses plus hauts scores, là exactement où la gauche, les écologistes et toutes alternatives se font rares. Ce n’est pas depuis les métropoles – et cela peu importe le nombre de personnes qui iront manifester – que nous convaincront les personnes qui en sont loin, et se sentent, au mieux, mises en marge des politiques qui s’y jouent, au pire méprisées. Se sentant en déprise avec la politique qu’elle soit locale ou nationale, comme nous l’avons vu lors des manifestations agricoles, nos territoires vivent le déni de démocratie au quotidien, de plein fouet… jusqu’au craquage.
Ce déni de démocratie, nous le connaissons bien, c’est aussi celui que nous ressentons à chaque entrepôt, centre commercial, usine à bitume, ferme usine, aéroport, route qui s’installe sur notre territoire sans une consultation sérieuse, et que nos avis sont piétinés par les promoteurs et préfets. Face à cet horizon, de conditions de vie dégradée, d’emplois supprimés, de santé mise en danger, nous faisons le choix de nous mobiliser, de faire front commun, d’ancrer et de construire nos territoires dans la résistance.
Nous devons repartir de ce point et rallier contre le sacrifice de nos territoires, autour de nous, depuis nos collectifs qui font l’épreuve du combat au quotidien contre le déni de démocratie.
Car jamais l’extrême droite ne sera une solution pour réparer la démocratie. Elle sera au contraire, toujours l’ennemi de celles et ceux qui se sentent oublié•es des politiques. Le Rassemblement National c’est une voix contre l’augmentation du smic, contre la gratuité des cantines et des fournitures scolaires pour les foyers les plus modestes, contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre le blocage des prix des produits de première nécessité, et pour le maintien de la réforme des retraites. Le cri de « fin du mois, fin du monde, même combat » qui avait retenti lors du mouvement des Gilets Jaunes résonne plus que jamais.
Autour de nous, expliquons que ce vote est synonyme de prédation des communs et de nos milieux de vie, de rejet, de racisme, de pauvreté, et d’hégémonie d’un modèle capitaliste et industriel.
Mais aussi que ce déni de démocratie que nous vivons, nous avons le pouvoir de le transformer, maintenant et durablement, en des alternatives, des liens solides, sociaux et à notre environnement.
Plutôt que dans le fascisme nous devons inscrire nos territoires dans la résistance.
Nos collectifs peuvent porter ce discours, nos collectifs connaissent et côtoient celles et ceux dont les choix peuvent faire basculer notre démocratie et nos territoires, pas seulement dans trois semaines mais dans les années à venir.
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