Victoire pour le Collectif Anti Carrière de Mazaugues: le carrier Provence Granulats ordonner à stopper ses travaux !

 

Le jugement de la cour d’Aix en Provence est tombé ce jeudi 23 février et c’est une bonne nouvelle ! La cour ordonne à la SAS Provence Granulats, filiale du Groupe Audemard, de cesser immédiatement tous travaux sur le site de la carrière à Mazaugues (Var) sous astreinte de 500 euros par jour.

Il s’agit d’une victoire historique et inédite sur le plan judiciaire, cependant comme dans beaucoup de cas le collectif se doit de rester vigileant. « C’est une péripétie de plus dans ce dossier judiciaire qui remonte à 2012. Cette dernière décision ne remet en aucun cas en cause le projet. La cour d’appel d’Aix en Provence précise bien que l’autorisation accordée d’exploiter est « définitive ». Concernant la demande de dérogation « espèces protégées », nous allons étudier ce point…« , a déclaré Denis Luneau, directeur régional de Provence granulats au journal Var Matin.

Pourquoi est ce que le collectif se mobilise contre ce projet ?

texte issu de leur pétition :

Dans le Var, à Mazaugues, l’entreprise Provence-Granulats tente depuis 15 ans d’imposer un projet de carrière et de broyage de roche. 4 raisons capitales motivent l’opposition du collectif anti-carrière de Mazauges :

1. Sous ce projet de carrière se trouve une immense réserve d’eau souterraine, classée «Stratégique pour l’Alimentation en Eau Potable»(1) et qui alimente déjà plus de 500.000 habitants du Sud du Var.
C’est le plafond rocheux de cette réserve d’eau souterraine que veut exploiter le carrier. Or, il présente un Risque Majeur d’Effondrement Généralisé(2).
Ainsi, une carrière en ce lieu risquerait de s’effondrer, emportant avec elle engins et produits chimiques dans cette masse d’eau essentielle pour le Var et son avenir.

2. Située au cœur du Parc Naturel Régional de la Sainte Baume en site Natura2000, cette carrière détruirait des espèces protégées au niveau national(3) et européen(4).
Elle détruirait notamment un des groupes biologiques connaissant le plus fort déclin en France et en Europe ces dernières années – les chauves-souris – en perturbant un gîte pourtant classé d’importance régionale par le PRAC(5) ( plus de 100 chauves-souris de 13 espèces différentes y ont été inventoriées).
De plus, elle pourrait impacter gravement les sources du Caramy, une des dernières rivières sauvages du Var, classée en 1ère catégorie.

3. Comble du scandale, cette carrière serait exploitée à l’intérieur même du PPRT(6) d’une usine d’explosifs(7) classée SEVESO 2 – comme Lubrizol et AZF – et stockant du nitrate d’ammonium (le produit qui a explosé à Beyrouth). Or, à ce jour, aucune étude n’a été faite sur le risque de co-activité « usine d’explosifs + carrière ». Il semble pourtant évident que l’utilisation de dynamites dans une carrière située à quelques mètres d’une usine d’explosifs présente un danger réel et immanent pour la population !

4. Enfin, cette carrière est un déni de démocratie. Elle est imposée aux citoyens par le Préfet du Var, contre l’avis des habitants, contre l’avis des associations environnementales, contre l’avis unanime des maires de tous bords politiques qui ont voté leur opposition(8), contre la volonté du Département du Var.