À l’Assemblée, associations, paysans, syndicats et citoyens se mobilisent pour une Loi d’Orientation Agricole qui concilie soutien aux paysans et respect de l’environnement

Alors que la Loi d’Orientation Agricole va faire son entrée à l’Assemblée nationale, associations, collectifs, syndicats et citoyens se rassembleront devant les permanences des députés ce week end puis pour un banquet partagé devant l’Assemblée à 12h30 le 14 mai. Ils dénoncent l’orientation actuelle du texte et réclament aux députés des changements radicaux pour défendre les agriculteurs et l’environnement plutôt qu’entretenir à tout prix un modèle à bout de souffle.

L’ambition du projet de loi était de répondre à un double enjeu : le renouvellement des générations agricoles – d’ici 10 ans, la moitié des agriculteurs actuellement en activité auront atteint l’âge de la retraite ; et la nécessaire transformation de l’agriculture pour la transition écologique et l’adaptation aux enjeux climatiques. 

Au lendemain des manifestations de cet hiver, le gouvernement avait promis une grande loi d’orientation agricole sociale et écologique, censée répondre à la difficulté de la profession agricole aujourd’hui et lui dessiner un avenir viable. Pourtant, ce qui est présenté aujourd’hui vise plutôt à continuer comme avant, sous prétexte de « simplifier l’exercice des activités agricoles », plutôt qu’à planifier le tournant agroécologique tant attendu.

Mais simplifier pour qui ? Dans le corps du projet de loi, on ne retrouve aucun revenu paysan fixe, aucune mesure de transition agroécologique concrète, aucune assurance d’un renouvellement des générations d’agriculteurs et d’agricultrices, aucune mesure de régulation du foncier. Bien au contraire, il s’agit d’accélérer le train de l’agriculture industrielle, qui, comme nous le savons, va droit dans le mur.

Ici, « simplification » ne veut pas dire raisonner la taille des parcelles, revenir à des outils à échelle humaine, cultiver selon nos besoins, limiter l’exportation à des milliers de kilomètres. Ici, à l’instar des récentes évolutions du droit de l’urbanisme, ou la suspension puis réduction du plan écophyto, la simplification se fait au détriment de l’environnement et du droit de recours.

Ce texte permet plutôt en réalité des dérogations au droit au partage de l’eau, à la qualité de l’air et à celle de l’eau. Il accélère et facilite les constructions de mégabassines et de fermes-usines en limitant les possibles recours face à ces projets encore hors-la-loi, et en niant à la population son droit à l’information environnementale.

En l’état, cette loi prévoit une accélération du système agro-industriel qui détruit de l’emploi paysan plutôt que d’en créer, qui nuira durablement aux terres et à l’eau, bref une loi pour une infime minorité et qui nuira à l’essentiel des agriculteurs.

Des dizaines d’associations et syndicats d’agriculteur⸱rices ont rédigé des centaines d’amendements qui permettraient de prendre en compte ces enjeux cruciaux pour l’agriculture. Associations, paysans, syndicats, citoyens et citoyennes, consommateurs et consommatrices, nous nous mobilisons pour que ces voix soient entendues.

Nous nous rassemblerons devant les permanences puis le 14 mai devant l’Assemblée Nationale et invitons les députés à venir pour débattre, convaincre et mobiliser pour assurer un réel avenir à l’agriculture !